Une petite visite

Sweeney était assis à une table, fixant bêtement son verre de gin qu'il tenait à la main. Il le regardait avec attention, comme s'il souhaitait voir le gin se changer soudainement en sang. Il leva son verre et but un peu du liquide qui descendit longuement dans sa bouche. Le liquide traversait lentement son oesophage pour finalement lui procurer le goût âcre mais si délicieux de l'alcool. Soudain, la porte de la tourterie s'ouvrit lentement. Un homme entra dans la salle. Visiblement, il était médecin, Sweeney le voyait à son sarrau qui semblat déjà affreusement crasseux. Il se dépêcha de venir l'acceuillir.

-Bonjour, monsieur! Bienvenue à la tourterie Lovett! Entrez, monsieur, entrez.

Il avait un sourire persuasif. Il l'invita à s'assoir à une table un peu sale qu'il s'empressa de nettoyer. Il n'allait quand même pas refuser d'aider Mme Lovett. Après tout, il avait demandé à cette dernière de le laisser emménager à l'étage, il lui devait bien ça. Il lui dit:

-Vous voulez du gin, monsieur? Ou une tourte, pourquoi pas?

Il s'approcha du comptoir et alla chercher une tourte. Il la déposa devant l'étrange personnage et lui servit un verre de gin.

-Puis-je connaître la raison de votre visite ainsi que votre nom, mylord?

Mrs Lovett était entrée quelques secondes, même pas, avant que Jonas Fogg fit son entré. Quand il entra, elle était déjà à son comptoir, fesant des tourtes tout en regardant avec yeux amoureuse, Sweeney todd. Sweeney Todd s'était approché du comptoire et malgré elle, un sourire se dessina sur son visage. Un de ses sourire que Mrs Lovett n'a pas l'habitude de faire. Quand Todd prit une tourte, se dirigeant vers une personne, c'est à cet instant qu'elle remarqua, bien évidement que Fogg y était entré. Enchanté, Mrs Lovett se mit à crier tout en écrasant une petite bestiolle, la crecrelle.

- A new custumer !

Voyant que les deux hommes discutaient, elle, sans y penser ni même y réfléchir, s'interposa dans leur conversation. C'était pourtant une grande faiblesse que tenait Mrs Lovett avec elle. Juste avant de s'asseoir, elle alla dans son salon cherchait un brin d'alcool, autre que celui qu'elle sert. Celui-la était une peu plus fort, c'est ce qui lui faillait. Comme toujours ! Elle arriva devant la table, prit une chaise proche de celle-ci et s'assit sans un mot des deux hommes, simplement deux regards étranges braqués sur elle. Depuis quelques années Mrs Lovett ne s'inquiètait plus de l'image qu'elle projetait ainsi ce que les gens pouvaient bien passer, d'ailleurs de là d'ou vient son accoutrement, bien étrange pour certain. Les deux hommes détournèrent leur regard pour revenir à leur conversation.

Un petit gloussement de la part de Mrs Lovett, pour que les deux hommes redétournent le regard sur elle. Elle aimait bien l'attention... comme l'affection qu'elle aimerait de Sweeney Todd.

À peine Fogg eut-il pénétré dans l'humble boutique qu'un homme, pâle, aux cernes marqués et à l'étrange mèche blanche se précipita vers lui. Armé de parole invitante, il fit s'asseoir Fogg à une table proche, qu'il commençait, et avec raison, à nettoyer. Le tout, sans que le psychiatre n'ait dit le moindre mot.

-Bonjour, monsieur! Bienvenue à la tourterie Lovett! Entrez, monsieur, entrez.

Ciel! Ciel! Ciel! Une tourterie! Pour entrez, me voilà entré, songea Fogg.

-Vous voulez du gin, monsieur? Ou une tourte, pourquoi pas?

Sans attendre la réponse de son invité, l'homme partit au comptoir chercher une tourte et un verre de gin, qu'il tendit à Jonas. Il enchaîna immédiatement:

-Puis-je connaître la raison de votre visite ainsi que votre nom, mylord?

Fogg écarta le verre de gin. Il n'appréciait guère l'alcool, encore moins l'alcool fort. Les douzaines d'alcoolique échouant à son asile, abrutis d'avoir tant bu, suffisaient à lui rappeler. En revanche, il accepta la tourte. Remerciant d'un signe de tête le maître de la demeure, il prit une bouchée de la tourte, et fronça un brin les sourcils. Il y avait une texture étrange. Mine de rien, Fogg regarda subrepticement à l'intérieur de la dite tourte. De la viande. De la chair, quoi. Ce n'était pas mauvais.

Chair! Chair! De la chair! Chaude! Morte! Ha-ha!

La réflexion de Fogg en resta là. Mrs. Lovett venait de s'installer à une chaise. Surpris par le jovial serveur, il l'avait complètement oublié, n'entendant qu'à peine son exclamation quand il était entré. Par un étrange gloussement, elle précisa à tous qu'elle était présente.

Voici une demoiselle qui semble apprécier l'attention. Charmant, n'est-ce pas. Oh, et ce petit regard, que je crois deviner. Tiens, tiens! Chercherait-elle - possiblement, certes - l'attention de cet homme? Pourquoi? Pour pouvoir l'attirer dans un coin, le poignarder dans le dos, et lui arracher le cœur? Plausible, tiens. L'inverse serait-il vrai? Monsieur voudrait-il, empoisonner madame? Tiens, tiens, tiens? Hugo! Confession général? Mademoiselle Lovett, confessez-vous, allez, allez! Vous aussi monsieur! Et ensuite, vous me direz Alléluia!

Fogg sourit à Mrs. Lovett, prit une nouvelle bouchée de sa tourte, et rapporta son attention à son interlocuteur. Il dit:

- Les présentations sont en effet appropriées, ici. Je suis Jonas Fogg, de l'asile psychiatrique. J'en suis le directeur, voyez-vous. Il se trouve que je dispose de quelques heures libres, ce matin, j'ai donc cru bon de venir visitez un peu. Me voici donc, ici. J'ai cru comprendre qu'un barbier travaillait ici... J'avais donc prévu de déguster une de vos tourtes - délicieuses, soit dit en passant - et ensuite de m'offrir un rasage, question de bien commencer cette journée, si vous voyez ce que je veux dire.

Fogg prit une autre bouchée. Réellement, c'était délicieux. Une autre, puis une autre, et bientôt, la tourte n'était plus que miettes.

Sweeney esquissa un sourire... Non, il ne voulait pas le tuer, bien évidemment. Il ne lui avait rien fait... Quoique, le cannibalisme pouvait être somme toute un avantage dans ses desseins... Bientôt, le Juge reviendrait vers lui s'il apprenait que son travail était bon. Il savait que ce vieux docteur pourrait l'aider dans sa publicité... il ne pouvait que l'aider...

-Vous avez entendu dire qu'un barbier exerçait son art ici? retorqua Sweeney d'un ton faussement offensé. Et bien vous faîtes erreur: Il est là, devant vous, et il vous offrira un merveilleux rasage, bien évidemment... Mais bien sûr, cela coûtera de l'argent... Disons... 30 Livres? Et, en plus, si vous voulez que je vous parfume et que je vous ponponne, vous devrez dépourser un 20 livres supplémentaires. Mon travail n'est pas peu cher, mon ami. Mais j'accepte, si vous voulez, de vous donnez un rasage très net.

Soudain, un gloussement se produisit à ses côtés. Il se retourna violemment et chuchota à l'oreille de Mme Lovett:

-Désolé, pas de... pour vos...

La phrase semblait incompréhensible. Il se retourna vers Jonas et lui dit:

-Je vais préparer mon échoppe pour vous acceuillir... Mais avant, dites-moi ce que vous voulez comme traitement du visage, et je vous l'offre. Si c'est un simple rasage: 30 Livres. Rasage et parfum, en plus de massage délassant du visage: 50 Livres. Alors, que prendrez-vous?

Effectivement même après avoir émis quelque petit gloussement pour attirer l'attention, Mrs Lovett ne l'avait guère eux. Déçu bien évidement ! Elle se leva sans que Sweeney Todd et Mr Fogg ne l'aperçoive. Elle tourna les talons d'un coup sec et partie bien au long, pour Mrs Lovett, laissant derrière elle, l'alcool qu'elle n'avait même pas eu le temps de commencer, malgré elle.

Rendu a son comptoir, bien adorable, elle se mit a chanter et ne fessant plus attention au deux grands hommes discutant de bien des choses, incompréhensible, et las, pour Mrs Lovett.

A woman alone,
With limited wind,
And the worst pies in London!

No denying times is hard, sir
Even harder than the worst pies in London!
Only lard and nothing more --
Is that just revolting,
All greasy and gritty?
It looks like it's molting,
And tastes like...
Well, pity

Tout en préparant ces tourtes, d'ailleurs que personnes ne savaient ce qui était dedans, elle chantait et chantait. Écrasant une petite crequrelle par si par là. Elle avait bien définitivement abandonner les deux hommes, elle ne s'en occupaient guère.

(dernière fois que j'écris, continuer à deux xDD)

L'homme répondit:

-Vous avez entendu dire qu'un barbier exerçait
son art ici? Et bien vous
faîtes erreur: Il est là, devant vous, et il vous offrira un
merveilleux rasage, bien évidemment... Mais bien sûr, cela coûtera de
l'argent... Disons... 30 Livres? Et, en plus, si vous voulez que je
vous parfume et que je vous ponponne, vous devrez dépourser un 20
livres supplémentaires. Mon travail n'est pas peu cher, mon ami. Mais
j'accepte, si vous voulez, de vous donnez un rasage très net.

Fogg réfléchit. Hum... Bien, bien, bien... 30 Livres... Fort peu! Certes, il n'était pas riche, mais, ne se payant pas, à la base, beaucoup de loisirs, il pouvait bien se permettre de débourser un peu plus qu'à l'habituel. Et pourquoi pas se faire ''pomponer'' aussi? Voilà qui serait intéressant. Le digne représentant de Dieu se doit d'être bien mis pour guider ses enfants, mon cher.

Tout juste! Voilà un conseil judicieux, qui mérite un grand ''Dieu soit Loué!''

Pendant qu'il pensait, en léchant distraitement le bout de ses doigts, il apperçut que l'homme - Oui! Sweeney Todd! Le barbier dont tout le monde parlait après une victoire écrasante sur Pirelli, ce colporteur! Décidémment, il faut avoir ce rasage! - chuchoter quelque chose à l'oreille de Mrs. Lovett.

Charmant... Oh, mais la voilà vexée, qui repart à son comptoir pour continuer à préparer ses tourtes. Et après? Le sieur Todd - c'était bien son nom! - était sans doute plus intéressant, et cachait, peut être, Dieu seul (hi,hi!) sait, une véritable personnalité de névrosée, parfait candidat pour un petit séjour d'illumination à l'asile. Comme tout les habitants de cette ville! Ha ah!

Todd poursuivit:

-Je vais préparer mon échoppe pour vous
acceuillir... Mais avant, dites-moi ce que vous voulez comme traitement
du visage, et je vous l'offre. Si c'est un simple rasage: 30 Livres.
Rasage et parfum, en plus de massage délassant du visage: 50 Livres.
Alors, que prendrez-vous?

Le parfum était une très bonne idée. N'avait-on pas dit que le parfum le plus suave pouvait calmer les gens les plus contrariés, et en l'occurence, la femme de Fogg? Le massage... Jonas n'était guère enthousiasmé à l'idée de quelqu'un posant ses mains sur sa figure, mais, bon, il y avait le mot délassant... Le psychiatre répondit:

- Oh, mais je vous reconnais! Vous devez être Sweeney Todd, le barbier ayant triomphé de Pirelli! Je crois savoir que le Bailli dit le plus grand bien de vous. Eh bien, je crois qu'aujourd'hui, je suis d'humeur à...

Trancher, lacérer, découper, dévorer... Ah-ha!

- ... Me payez un rasage digne de ce nom. Je vais donc prendre le rasage, le parfum et votre massage, c'est décidé!

Pendant que le barbier allait préparer son échoppe, Jonas se dirigea vers le comptoir, afin de payer sa tourte. Il sortit tout d'abord les cinq livres qu'elle devait valoir, puis se ravisa et sortit vingt livres de sa poche, qu'il déposa sur le comptoir. Il dit à Lovett:

- Gardez la monnaie, mademoiselle. Soyez assurée que je reviendrai d'ici peu pour prendre un peu plus de vos délicieuses tourtes.

Chair! Chair! Chair!

Une fois l'échange d'argent fait, Jonas Fogg se tourna vers le barbier et dit:

- Je vous suis, M. Todd.